Prévention des risques et organisation des secours

Mis à jour le 26/04/2023
La prévention des risques regroupe l’ensemble des dispositions à mettre en œuvre pour réduire l’impact d’un phénomène naturel ou anthropique prévisible sur les personnes et les biens.

Elle s’inscrit dans une logique de développement durable, puisque, à la différence de la réparation post-crise, la prévention tente de réduire les conséquences économiques, sociales et environnementales d’un développement imprudent de notre société.

La connaissance des phénomènes, de l’aléa et du risque

Depuis plusieurs années, des outils de recueil et de traitement des données collectées sur les phénomènes sont mis au point et utilisés, notamment par des établissements publics spécialisés (météo France par exemple). Les connaissances ainsi collectées se concrétisent à travers des bases de données (sismicité, climatologie, nivologie), des atlas (cartes des zones inondables…). Elles permettent d’identifier les enjeux exposés à des aléas et d’en déterminer la vulnérabilité.

Pour poursuivre vers une meilleure compréhension des aléas, il est primordial de développer ces axes de recherche, mais également de mettre l’ensemble de cette connaissance à disposition du plus grand nombre, notamment à travers internet.

L’information préventive des citoyens est un droit inscrit dans le code de l’environnement aux articles L.125-2, L.125-5 et L.563-3 et R.125-9 à R.125-27. Son objectif est de rendre le citoyen conscient des risques majeurs auxquels il peut être exposé. Informé sur les phénomènes, leurs conséquences et les mesures pour s’en protéger et en réduire les dommages, il deviendra moins vulnérable, en adoptant des comportements adaptés aux différentes situations.

Afin de limiter l’exposition des enjeux aux catastrophes naturelles, il est nécessaire de maîtriser l’aménagement du territoire : Voir la rubrique données communales : aléas et PPRN

Le code de l’urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d’urbanisme (article L.121-1). Ainsi, les collectivités territoriales et leurs établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) compétents en matière d’urbanisme, doivent prendre en compte les risques dans leurs documents de planification (POS, PLU, ScoT), sur la base du porté à connaissance (PAC) effectué par l’État lors de leur élaboration ou révision mais aussi sur les études et connaissances disponibles en commune ou dans les autres collectivités locales (notamment les structures GEMAPI pour le risque inondation). Ainsi, les documents d’urbanisme permettent de refuser ou d’accepter, sous certaines conditions, un permis de construire dans les zones à risque.

L’article R.111-2 du code de l’urbanisme, relatif aux demandes d’urbanisme et d’application immédiate, permet de refuser un projet de construction lorsque celui-ci nuit à la sécurité : "Le projet peut être refusé ou n’être accepté que sous réserve de l’observation de prescriptions spéciales, s’il est de nature à porter atteinte à la salubrité ou à la sécurité publique du fait de sa situation, de ses caractéristiques, de son importance ou de son implantation à proximité d’autres installations".

Les mesures de réduction de la vulnérabilité

L’objectif de la réduction de la vulnérabilité (aussi appelée "mitigation") est d’atténuer les dommages sur les biens et personnes. Cette notion concerne par exemple les biens économiques et patrimoniaux : les constructions, les bâtiments industriels et commerciaux, ceux nécessaires à la gestion de crise, les réseaux de communication, d’électricité, d’eau…

Dans le domaine de la construction, la mitigation passe par la formation des divers intervenants (architectes, ingénieurs en génie civil, entrepreneurs...) en matière de conception et de prise en compte des phénomènes ainsi que la définition de règles de construction. Cette action sera d’autant plus efficace si tous les acteurs concernés, c’est-à-dire également les intermédiaires tels que les assureurs et les maîtres d’œuvre, y sont sensibilisés.

La mitigation relève également d’une implication des particuliers, qui doivent agir personnellement afin de réduire la vulnérabilité de leurs propres biens mais aussi des collectivités et des gestionnaires de réseaux qui peuvent agir à l’échelle du territoire.

Les études et actions de réduction de la vulnérabilité peuvent être financées en partie pour les risques naturels (hors retrait-gonflement des argiles) et, sous certaines conditions, par le fonds de prévention des risques naturels majeurs (FNPRM).

La surveillance

L’objectif de la surveillance est d’anticiper le phénomène et de pouvoir alerter les populations à temps. Elle nécessite pour cela l’utilisation de dispositifs d’analyses et de mesures. La surveillance permet de suivre l’évolution d’un phénomène et, dans certains cas, de prévoir et/ou d’alerter les populations d’un danger.

La vigilance météorologique

Une carte de "vigilance météorologique" est élaborée au minimum 2 fois par jour à 6h00 et 16h00 selon les événements et attire l’attention sur la possibilité d’occurrence d’un phénomène météorologique dangereux dans les 24 heures qui suivent son émission.

vigilance météorologique

Le niveau de vigilance vis-à-vis des conditions météorologiques à venir est présenté sous une échelle de 4 couleurs et qui figurent en légende sur la carte :

  1. Niveau 1 (vert, faible) - Pas de danger particulier.
  2. Niveau 2 (jaune, moyen) - Être attentif à la pratique d’activités sensibles au risque météorologique. Des phénomènes habituels dans la région mais occasionnellement dangereux peuvent se produire. Se tenir au courant de l’évolution météo.
  3. Niveau 3 (orange, fort) - Être très vigilant : phénomènes météos dangereux pouvant se produire. Se tenir informé de l’évolution météo et suivre les consignes.
  4. Niveau 4 (rouge, très fort) - Vigilance absolue : phénomènes météos dangereux pouvant conduire à des conséquences catastrophiques. Se tenir régulièrement informé de l’évolution météo et se conformer aux consignes.

Les divers phénomènes dangereux sont précisés sur la carte sous la forme de pictogrammes, associés à chaque zone concernée par une mise en vigilance de niveau 3 ou 4. Des informations complémentaires sont données en cliquant sur le département. À partir des niveaux 3 et 4, ces informations incluent un bulletin de suivi de l’événement en cours à l’échelle de la zone de défense. Ce bulletin de suivi est également accessible par téléphone au 05 67 22 95 00 (non surtaxé, coût de l’appel vers fixe en France métropolitaine).

Les phénomènes concernés par cette vigilance météorologique sont : vent violent, pluie-inondation, orage, neige - verglas, avalanche, vague de chaleur (du 1er juin au 30 septembre), grand froid (du 1er novembre au 31 mars), vagues – submersion.

D’autres systèmes de vigilances existent tels que vigicrues, avertissement des pluies intenses à l’échelle des communes (APIC), vigicrues flash ( voir "Le risque inondation").

Le retour d’expérience

L’objectif est de permettre aux services et opérateurs institutionnels, mais également au grand public, de mieux comprendre la nature des événements et de leurs conséquences.

Ainsi, chaque événement majeur fait l’objet d’une collecte d’informations, telle que l’intensité du phénomène, l’étendue spatiale, les dommages humains et matériels, le taux de remboursement par les assurances... Ces bases de données contribuent à la connaissance et à la prévention des risques puisqu’elles permettent d’établir un bilan de chaque catastrophe, et bien qu’il soit difficile d’en tirer tous les enseignements, elles permettent d’en faire une analyse globale destinée à améliorer les actions des services concernés, voire à préparer les évolutions législatives futures.

Les accidents technologiques font, depuis longtemps, l’objet d’analyses poussées lorsqu’un tel événement se produit. Des rapports de retour d’expérience sur les catastrophes naturelles sont également établis par des experts. Ces missions sont menées au niveau national, lorsqu’il s’agit d’événements majeurs (comme cela a été le cas des inondations en Bretagne en 2000, dans la Somme en 2001, le Gard en 2002 ou après Xynthia sur le littoral atlantique français en 2010) ou sur le plan local.

Les consignes individuelles de sécurité communes à tous les risques
Avant

Préparer son kit d'urgence et son plan familial d'urgence

S’informer en mairie :

Organiser le groupe dont on est responsable et discuter en famille des mesures à prendre si une catastrophe survient (protection, évacuation, points de ralliement).

S’exercer en participant ou en suivant les simulations, et en en tirant les conséquences et enseignements.

Pendant

Ne pas téléphoner afin de ne pas saturer les réseaux de communication. Les appels doivent être réservés aux secours.

Évacuer ou se confiner en fonction de la nature du risque :

  • se mettre à l’abri ;
  • s’informer via les média suivants : Twitter : @Prefet74 ◦ Radio - France Bleu Pays de Savoie ◦ Télévision - France 3 Alpes
  • informer le groupe dont on est responsable ;
  • ne pas aller chercher les enfants à l’école ni chercher à rejoindre les membres de sa famille ;
  • ne pas téléphoner, réserver les appels pour les secours ;
  • ne pas encombrer les voies d’accès ou de secours.
Après

S’informer :

  • écouter la radio et respecter les consignes données par les autorités,
  • informer les autorités de tout danger observé,
  • apporter une première aide aux voisins (penser aux personnes âgées et aux personnes handicapées),
  • se mettre à la disposition des secours.

Évaluer les dégâts et les points dangereux et s’en éloigner.

Organisation des secours

Les pouvoirs publics ont la responsabilité, une fois l’évaluation des risques établie, d’organiser les moyens de secours pour faire face aux crises éventuelles. Cette organisation nécessite un partage équilibré des compétences entre l’État et les collectivités territoriales.

Si le maire n’arrive pas à faire face par ses propres moyens à la situation en raison de la gravité ou encore de l’étendue du phénomène (concerne plusieurs communes), il peut, si nécessaire, faire appel au préfet, représentant de l’État dans le département. Le préfet peut alors mobiliser les moyens de secours relevant de l’État, des collectivités territoriales et des établissements publics et, en tant que de besoin, réquisitionner les moyens privés nécessaires aux secours.

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