Les inondations en Haute-Savoie

Le contexte hydrographique

Le département de la Haute-Savoie est caractérisé par un réseau hydrographique à la fois très dense et très hiérarchisé. On dénombre ainsi plus de 800 cours d’eau ce qui en fait un des départements français le plus densément couvert. Il s’agit essentiellement de petits cours d’eau puisque 48 d’entre-deux seulement mesurent plus de 10 km de long.

La géologie, le relief et la configuration du département contribuent à cette variété du réseau : il est composé de cours d’eau dont les débits dépendent fortement du caractère montagnard, touchant chacune des têtes de bassin versant * du département.

Les forts dénivelés que l’on rencontre dans le département (250 m d’altitude à Seyssel versus 4 807 m au sommet du Mont Blanc) ont des conséquences importantes sur la typologie et l’intensité des précipitations et donc sur les débits et le comportement des cours d’eau, s’écoulant bien souvent sur des pentes raides.

Enfin, la Haute-Savoie comporte de nombreux lacs et plans d’eau dont la plupart est d’origine naturelle comme les deux plus importants (d’origine glaciaires) : le lac Léman et le Lac d’Annecy.

Ce contexte amène donc à un panel varié de situations et d’expositions des enjeux.

Les principaux cours d’eau sont, dans un ordre décroissant d’importance et de linéaire : l’Arve (108 km), le Fier, la Dranse, le Giffre et les Usses qui hiérarchisent le réseau avec une orientation d’écoulement général Nord- Ouest.

Aucun canal de taille significative ne draine le territoire de la Haute-Savoie.

La géographie du département amène à ce que ce soient les crues de type torrentielles les plus fréquentes et les plus impactantes, majoritairement à l’Est du département, dans les zones les plus montagneuses.

Les crues et inondations marquantes

Hormis la catastrophe de Saint-Gervais-les-Bains du 12 juillet 1892 (suite à la débâcle glaciaire du glacier de Tête Rousse) qui relève plutôt du risque glaciaire (voir ce risque), c’est le débordement du Borne le 14 juillet 1987 qui a marqué les esprits. Un orage diluvien (100 mm en moins d’une heure) emporte un camping au Grand-Bornand et fait 23 victimes.

Plus récemment, certaines crues se sont aussi montrées marquantes :

• 3 juin 2018, ruisseau de Tabasse (Marlioz) : très fortes précipitations lors d'un épisode orageux intense (40 mm en 15 mn). Toutes les habitations du hameau de Chez Guedot sont inondées ;
• 8 juin 2018, Brevon (Saxel) : orage donnant une lame d'eau de 30 mm en 30 mn ; un habitant est emporté par les eaux ;
• Mai 2015 : fortes pluies et crue importante de l'Arve ; nombreuses zones urbanisées touchées, des habitants évacués, 62 communes déclarées en état de catastrophe naturelle ;
• 18 et 19 juillet 2005 : 32 mm d’eau tombent en 20 mn ; habitations et infrastructures ont été touchées sur de nombreuses communes du Chablais ;
• 1990 : débordement du Lac d’Annecy sur le Pâquier.

Entre 1995 et 2018, sur 122 communes du département, le cumul des biens assurés indemnisé (autres que véhicules terrestres à moteur) représentent pour le marché de l’assurance un cumul estimé entre 20 et 100 millions d’euros.

Les enjeux dans le département

Les inondations peuvent être très meurtrières. Heureusement ces catastrophes tiennent du domaine de l'exceptionnel.

La Haute-Savoie, veinée de nombreux cours d'eau (le Rhône, l'Arve, le Fier, le Chéran, le Giffre, la Dranse...) et de leurs affluents, se trouve dans un contexte hydrologique particulièrement propice aux inondations, et plus particulièrement aux crues torrentielles. De ce fait, la plupart des communes sont soumises à l'aléa inondation. Ce phénomène est souvent provoqué par de violents orages et, dans la majorité des cas, il génère d'importants dégâts matériels. Les structures légères des campings sont particulièrement vulnérables à ces phénomènes et peuvent exposer un grand nombre de personnes de manière très brutale comme l’a montré la catastrophe du Grand-Bornand en 1987. En Haute-Savoie, une vingtaine de campings sont concernés et considérés à risque. Ils sont contrôlés tous les deux ans par une commission de sécurité sur les installations de sécurités (sirène, itinéraire d’évacuation, point de rassemblement, …).

*Les bassins versants sont des unités géographiques naturelles recueillant, à travers le réseaux hydrographique, les précipitations. Ils sont délimités par des lignes de partages des eaux (lignes de crête).