Le risque dans le département
Cependant la topographie a prédisposé certains sites à l’aménagement et à la construction de barrages de petite dimension dédiés à la production hydro-électrique. Cette situation est principalement due au relief accidenté de ce département de montagne et à la nature des cours d'eau ne permettant pas la construction de barrages d’importance.
Pour les ouvrages les plus importants, on dénombre 20 ouvrages de taille significatives classées A, B ou C.
Deux d’entre eux sont partagés avec un département voisins.
Enfin deux barrages sont des ouvrages implantés en Suisse (Emosson) ou dans le département de l’Ain à la frontière franco-suisse (Chancy-Pougny).
Les grands ouvrages du département se succèdent sur le Rhône à l’extrémité occidentale du département :
Le barrage de Genissiat
Le barrage de Genissiat est un ancien barrage datant de 1937, il est le deuxième construit sur le Rhône et il demeura longtemps le plus important barrage d’Europe compte-tenu de ses capacités de production. Sa hauteur est de 104 m.
La production actuelle est de 1,7 milliards de kw/h soit deux fois la consommation d’une ville comme Grenoble.
Sa rupture aurait des conséquences sur les communes de Franclens, Challonges, Usinens, Designy, Bassy et Seyssel.
La centrale hydroélectrique de Chautagne
La centrale hydroélectrique de Chautagne, sur le Rhône, implantée à l'extrême sud de la commune d’Anglefort dans le département de l’Ain, est un barrage-usine dont l’objectif est de valoriser la force de l’eau pour la production d’hydroélectricité sans création de retenue d’eau en amont.
Le barrage de Motz sur le fier
Le barrage de Motz sur le Fier, commune de Seyssel, est un barrage poids d’une hauteur de 53 mètres et d’une longueur de 38 mètres dont le volume de retenue et de 700 000 m3 est dédié à la production d’hydroélectricité.
Le barrage d’Emosson
Le barrage d’Emosson se situe en territoire helvétique à l’est du département de Haute-Savoie, il génère un lac du même nom, ce dernier a une superficie de 3,27 km2, une profondeur maximale de 161 mètres et une profondeur moyenne de 69 mètres pour un total de 227 millions de m3 d'eau.
La rupture de cet ouvrage générerait une onde de submersion qui concernerait la commune de Vallorcine.
Nom | Classe |
---|---|
Génissiat | A |
Chautagne Usine | A |
Motz-sur-le-Fier | A |
Bellevaux | B |
Seyssel | B |
Motz-Chautagne | B |
Chautagne Digues | B |
Vallières | B |
Jotty | B |
On dénombre également 16 barrages de classe C :
- Canevières (Chevenoz),
- Fornet (Avoriaz),
- Étale (La Clusaz),
- Paravalanche de Taconnaz (Chamonix-Mont-Blanc),
- Houches (Les Houches),
- Véret (Arâche-la-Frasse),
- Maroly (Le Grand-Bornand),
- Queyset (Châtel),
- Cret Béni (La Chapelle-d’Abondance),
- Combe de Pelluaz (Bernex),
- Renardière (Les Gets),
- Lachat (La Clusaz),
- Col du Joly (Les Contamines-Montjoie),
- Vernant (Arâche-la-Frasse),
- Sagy (Saint-Jean-d’Aulps),
- Nyon Guérin (Morzine).
L’historique des incidents sur ouvrages dans le département
Aucun événement concernant un barrage (rupture ou débordement) n’a été répertorié à ce jour dans la Haute-Savoie.
Au niveau national, les deux principales ruptures de barrages connues depuis environ un siècle sont celles des barrages de BOUZEY (1895) et de MALPASSET (1959). Elles ont causé respectivement la mort d’une centaine de personnes à Bouzey et de plus de 400 personnes à Malpasset.
Les enjeux dans le département
Le risque majeur de rupture de barrage est un risque finalement localisé en Haute-Savoie car les ouvrages importants se situent majoritairement en périphérie. La vallée du Rhône, la région de Thonon et la commune de Vallorcine sont les territoires qui seraient impactés par une rupture des ouvrages potentiellement les plus dangereux.