Le risque minier dans le département

Mis à jour le 06/03/2023
Mine de Lovagny

L’activité minière dans le département

Les terrains encaissants des Alpes du Nord (Savoie, Haute-Savoie et Isère) constituent de grandes unités géologiques d’orientation Nord/Nord-Est – Sud/Sud-Ouest. Du fait de la tectonique intense liée à l’orogenèse alpine, les gisements sont souvent bouleversés, fracturés, laminés, difficiles à appréhender et à exploiter. Cette région renferme alors en abondance des filons et des gisements de toute espèce qui, aux diverses époques historiques, ont fixé l’attention des hommes d’entreprise et attiré la sollicitude des gouvernements.

Globalement, à l'est, se trouvent des roches métamorphiques riches en minerais métallifères (plomb argentifère. Cuivre, fer), en combustibles (anthracite) et matériaux de couverture (ardoises). On y observe également des bandes de gypse exploitées pour la fabrication du plâtre. Au centre dans les massifs subalpins, se trouvent des roches sédimentaires calcaires exploitées pour les matériaux de construction (pierres de taille, pierre à ciment). Elles recèlent en faible quantité de la lignite et du fer. A l'ouest se trouvent des substrats géologiques n’ayant donné que quelques mines de lignite.

Les départements des Alpes du Nord ont été le siège d'environ 1 500 exploitations en mines et carrières souterraines. Le nombre élevé de mines dans les deux Savoie n’est pas seulement le résultat d’une ressource abondante mais il a été encouragé par le pouvoir politique, le Royaume de Piémont Sardaigne cherchait ainsi à conforter son indépendance. Lors du rattachement à la France (1860), beaucoup de mines perdirent de leur intérêt et furent abandonnées. Le relief fut en effet souvent à l’origine de grandes difficultés d’exploitation et le changement politique associé à la révolution industrielle vont avoir raison de la plupart des mines.

Quelques-uns de ces sites transmettent toutefois aujourd'hui la mémoire minière au public via des sentiers miniers et des musées comme en Haute-Savoie, la mine de Vogué. Cette galerie, située à 1900 mètres d’altitude daterait de 1750 mais son exploitation a été courte en raison des contraintes liées à l’altitude. Celle-ci a cessé en 1789. 

En pays de granite, dans la haute vallée de l'Arve (Chamonix, Passy, Les Houches, Servoz, Saint-Gervais-les-Bains, Les Contamines) on recense 49 mines métallifères (plomb, argent, cuivre mais la plupart ne sont que des galeries de recherche.

Le charbon trouvé en pays calcaire était du lignite sorti principalement de deux mines, celle d'Arâche-la-Frasse et celle d'Entrevernes située dans le Nord du massif des Bauges. 

Mais la caractéristique principale de ce département tient à ses mines de calcaire asphaltique (et/ ou de bitume) exploitées à Lovagny et en bordure du Rhône sous les communes de Franclens et de Challonges. 

Enfin, dans ce département existaient de nombreuses ardoisières aux produits de grande qualité, principalement au Châtel et à Morzine.

Aujourd'hui, l'industrie extractive souterraine se limite aux ardoisières de Morzine en Haute-Savoie.

Quelques communes sont plus particulièrement concernées par cette activité minière et font l’objet d’un Plan de Prévention des Risques minier (PPRm) ou d’un Porté A Connaissance (PAC) risques miniers.

Les événements marquants dans le département

Il n’y a pas eu de manifestations significatives et brutales du risque minier dans le département. Cependant, selon la substance principale extraite, certains anciens sites miniers du département peuvent être à l’origine de pollutions environnementales avec des effets sanitaires (pollution au plomb par exemple). Au vu du caractère diffus aussi bien dans le temps que dans l’espace de ce genre de conséquences, il est difficile d’en avoir une connaissance précise.

Les enjeux dans le département

Dans le département, les enjeux exposés à ce risque sont essentiellement les projets potentiels sur les secteurs ayant été exploités auparavant. Les anciennes exploitations minières et les dépôts associés sont en effet susceptibles de présenter des risques de mouvements de terrain (effondrement, tassement…).  Les anciens ouvrages débouchant au jour (puits, entrées de galeries), s’ils sont ouverts, peuvent également présenter des risques pour les personnes.