Qu’est-ce que le risque sanitaire ?

Mis à jour le 15/03/2023
Le risque sanitaire désigne tout facteur auquel la santé publique peut être exposée. Seul le risque sanitaire majeur est traité dans le DDRM dossier départemental des risques majeurs, c’est-à-dire seul le risque, immédiat ou à long terme, caractérisé par sa faible fréquence et par son énorme gravité.

Les principaux types de risques sanitaires

Les vastes réseaux de distribution, notamment l’eau potable, les chaînes de productions industrielles, alimentaires et la circulation des personnes au niveau mondial sont autant de vecteurs de risques probables mais les sources peuvent être différentes.

Les agents biologiques pathogènes

L’émergence, plus ou moins importante, d’un agent pathogène pour la santé humaine tire souvent son origine de causes multiples :

  • d’origine malveillante : charbon, variole…
  • d’origine épidémique (grippe, méningite, pathogènes émergents, épizooties…) ou endémique (tuberculose),
  • d’origine environnementale et/ou climatique : vague de chaleur, froid intense, inondations, pollution des eaux, sécurité alimentaire.

Les agents chimiques et radioactifs

Cette famille d’aléas se caractérise notamment par une gestion inter acteurs très complexe. Elle est liée aux :

  • évènements technologiques : accident dans une ICPE [voir "Le risque industriel"], accident de transport de matières dangereuses (TMD), pollutions agricoles de la ressource en eau de consommation humaine…
  • actes de malveillance : dispersion de substances NRBCe (d’ordre nucléaire, radiologique, biologique, chimique ou à base d’explosifs) dans les réseaux de transports ou d’eau potable…

Pandémie virale (grippe, SRAS, COVID-19...)

Une pandémie désigne l’augmentation rapide de l’incidence d’une maladie. Une pandémie virale est une épidémie caractérisée par la diffusion rapide et géographiquement très étendue (plusieurs continents ou monde entier) d’un nouveau sous-type de virus résultant d’une transformation génétique conséquente. Le virus possédant des caractéristiques immunologiques nouvelles par rapport aux virus habituellement circulants, l’immunité de la population est faible voire nulle, ce qui a pour conséquence de permettre à la maladie de se propager rapidement.

L’apparition d’une pandémie virale peut résulter d’une recombinaison génétique entre des virus animaux et humains ou de mutations progressives d’un virus animal, permettant une adaptation à l’homme.

S’agissant de la transmission de l’homme à l’homme, le virus peut se transmettre par :

  • la voie aérienne, c’est-à-dire la dissémination dans l’air du virus par l’intermédiaire de la toux, de l’éternuement ou des postillons,
  • le contact rapproché avec une personne infectée (lorsqu’on l’embrasse, qu’on lui serre la main ou que l’on utilise les mêmes couverts que la personne malade),
  • le contact avec des objets touchés et donc contaminés par une personne malade (une poignée de porte par exemple).

Épizootie ou épidémie chez les animaux

Le mot épizootie décrit une maladie qui frappe simultanément un grand nombre d’animaux de même espèce ou d’espèces différentes. Des maladies peuvent apparaître et se diffuser sur notre territoire par les mouvements commerciaux d’animaux ou de produits ou au fil des flux migratoires d’oiseaux sauvages.

L’épizootie a des conséquences majeures pour les filières concernées et peut même affecter l’économie générale de notre pays. En outre, après mutation du gène pathogène, plusieurs de ces maladies peuvent représenter un risque important pour la santé humaine.

La réglementation européenne dite Loi de Santé Animale (LSA) précise 5 catégories de maladies animales :

  1. Catégorie A : maladie normalement absente de l’Union européenne – éradication immédiate
  2. Catégorie B : maladie devant être contrôlée par tous les États membres – éradication obligatoire
  3. Catégorie C : maladie soumise à contrôle volontaire des États membres – éradication volontaire
  4. Catégorie D : maladie pour laquelle des restrictions aux mouvements entre États membres s’appliquent
  5. Catégorie E : maladie soumise à surveillance

63 maladies sont listées et classées dans la LSA, précisée en annexe du règlement d’exécution 2018/1882 du 3 décembre 2018 : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A32018R1882

Selon le code rural et de la pêche maritime, on entend par dangers zoosanitaires : Les dangers qui sont de nature à porter atteinte à la santé des animaux et les maladies d'origine animale qui sont transmissibles à l'homme.

Les dangers zoosanitaires sont :

  • les maladies animales réglementées mentionnées à l'article L.221-1 comprenant notamment les soixante-trois maladies listées dans la LSA ;
  • les maladies animales faisant l'objet d'un programme sanitaire d'intérêt collectif mentionné à l'article L.201-10 pour lesquelles il peut être nécessaire, dans un but d’intérêt collectif, de mettre en œuvre des mesures de prévention, de surveillance ou de lutte ;
  • les autres maladies animales pour lesquelles les mesures de prévention, de surveillance ou de lutte relèvent de l'initiative privée.

D’autres types de risques sanitaires

Entraînant des conséquences sur la santé humaine d’autres phénomènes peuvent prendre une dimension sanitaire :

Les conséquences sur les personnes et les biens

Une crise sanitaire peut avoir des impacts sur les personnes mais aussi sur l’organisation socio-économique de la population. Elle peut :

  • compromettre la continuité de l’offre de soins (établissements de santé et médico-sociaux),
  • compromettre la continuité des flux logistiques (gaz, eau, alimentation, électricité, carburants…), médico-technique (produits de santé…) et liés aux transports sanitaires (personnes, organes, sang…),
  • entraîner l’émergence de problématiques en santé environnementale (dégradation de la qualité d’un milieu, de la ressource en eau destinée à la consommation humaine…),
  • entraîner la mise en danger de populations vulnérables spécifiques (malades à haut risque vital, hospitalisés et dialysés à domicile…),
  • entraîner l’émergence d’un besoin de soutien psychologique à la population exposée (cellule d’urgence psychologique, soutien psychologique…).