La prévention et les mesures prises face au risque radon

Mis à jour le 15/03/2023

La surveillance et la prévision du risque

L’arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français fixe la répartition des communes entre les trois zones à potentiel radon définies à l’article R.1333-29 du Code de la santé publique.

Une cartographie communale est mise en ligne sur le site de l’IRSN (Institut de la radioprotection et de la sûreté nucléaire) à partir des teneurs en uranium des sols et des facteurs aggravants (failles, mines et cavités, sources géothermales).

La cartographie fournit une cotation du risque appelée "potentiel radon" :

  • Zones de catégorie 1, à potentiel faible. Ce sont les communes localisées sur les formations géologiques présentant les teneurs en uranium les plus faibles ;
  • Zones de catégorie 2, à potentiel faible mais avec facteurs aggravants. Ce sont les communes localisées sur des formations géologiques présentant des teneurs en uranium faibles mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments ;
  • Zones de catégorie 3, à potentiel élevé. Ce sont les communes qui, sur au moins une partie de leur superficie, présentent des formations géologiques dont les teneurs en uranium sont estimées plus élevées comparativement aux autres formations. Sur ces communes, l’information des acquéreurs et locataires est obligatoire. En zone de catégorie 3, lorsque les résultats dépassent la valeur de référence de 300 becquerels par mètre cube (Bq/m3), il est nécessaire de réduire les concentrations en radon.

Toujours dans cette zone de catégorie 3, et conformément au Code de la Santé Publique, certains lieux ouverts au public (les établissements d’enseignement, les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux qui hébergent des personnes, les établissements thermaux, les établissements pénitentiaires, les établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de 6 ans) ont une obligation de mesure du radon. Ces obligations concernent les propriétaires ou exploitants des établissements visés qui doivent faire appel pour réaliser les mesures à des organismes agréés ou à l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN). La liste des organismes agréés habilités à procéder aux mesures d’activité volumique du radon dans les lieux ouverts au public est disponible sur le site Internet de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. (ASN) Toutes les mesures de radon doivent être réalisées selon les normes fixées par décision de l’ASN homologuée par les ministres chargés de la santé et de la construction.

Cette obligation de surveillance doit être renouvelée tous les 10 ans ou chaque fois que sont réalisés des travaux modifiant la ventilation des lieux ou l’étanchéité du bâtiment au radon.

Par ailleurs, des mesures de radon au domicile peuvent permettre d’évaluer l’exposition au radon.

Enfin, s’agissant de l’information de la population sur le risque radon, le Code de l’environnement intègre désormais le radon en tant qu’aléa naturel dans l’information préventive de la population, avec notamment l’instauration d’une Information Acquéreur – Locataire (IAL) dans les zones à potentiel radon élevé. L’information avant-vente ou location doit mentionner si vous êtes en zone à potentiel radon de catégorie 3 ou non.

En Haute-Savoie, aucune campagne particulière n’a été menée dans le département, des mesures ponctuelles ont toutefois été réalisées dans les bâtiments en ayant l’obligation ou hébergeant de jeunes enfants dans les communes de catégories 3.

Les mesures de protection

La concentration en radon dans un bâtiment peut être réduite par deux types d’actions :

  • celles qui visent à empêcher le radon de pénétrer à l’intérieur en assurant l’étanchéité entre le sol et le bâtiment (colmatage des fissures et des passages de canalisations à l’aide de colles silicone ou de ciment, pose d’une membrane sur une couche de gravillons recouverte d’une dalle en béton, vide sanitaire ventilé...), en mettant en surpression l’espace intérieur ou en dépression le sol sous-jacent ;
  • celles qui visent à éliminer, par dilution, le radon présent dans le bâtiment, par aération naturelle ou ventilation mécanique, améliorant ainsi le renouvellement de l’air intérieur.

Les deux types d’actions sont généralement combinés. L’efficacité d’une technique de réduction doit toujours être vérifiée après sa mise en œuvre, en mesurant de nouveau la concentration en radon.