Qu’est-ce que le risque inondation ?

Mis à jour le 06/03/2023
[Illustration 1]
© crue de l’Arve à Reignier
On parle d’inondation quand il y a submersion rapide ou lente d’une zone habituellement hors d’eau.
Lit mineur

Lit mineur : constitué par le lit ordinaire du cours d’eau, pour le débit d’étiage ou pour les crues fréquentes (annuelles)

Le phénomène peut avoir lieu avec des vitesses et des débits variables. En effet, l’eau peut sortir de son lit habituel d’écoulement (le lit mineur) en cas de crue, apparaître (par remontée de la nappe phréatique), ou encore ruisseler (lors de fortes pluies).

L’inondation est la conséquence de l’exposition de l’homme à l’un de ces phénomènes, lorsque, par exemple, il s’installe dans le lit majeur ou mineur d’une rivière (dans le cas de débordement de cours d’eau) pour y implanter des zones habitées, des équipements et/ou des activités.

Lit majeur

Lit majeur : comprenant les zones basses situées de part et d’autre du lit mineur, sur une distance de quelques mètres à plusieurs kilomètres. Sa limite est celle des crues exceptionnelles

L’ampleur d’une inondation est dépendante de plusieurs facteurs :

  • l’intensité, durée et répartition des pluies sur le bassin versant,
  • les caractéristiques du ou des bassin(s) versant(s) concerné(s) (surface, pentes, densité du chevelu hydrographique...)
  • la couverture végétale et les capacités d’absorption du sol,
  • la présence d’obstacles à la circulation et/ou à l’étalement des eaux : berges hautes, remblais, embâcles...
  • l’imperméabilisation des sols en milieu urbain.

Les différents types d’inondation

Quatre types d’inondation peuvent être distingués aux modalités de formation et de manifestation et aux fréquences d’occurrence très différentes :

Les crues de cours d’eau torrentiels

Consécutif à des averses violentes, on observe ce type de crues dans les zones où les cours d’eau sont à forte pente. Les eaux de pluie transitent alors rapidement de l’amont vers l’aval. Ces crues présentent des vitesses et caractère érosif très marqués ainsi que du transport solide (sédiment, graviers, pierres) et de flottants (branches, troncs) pouvant créer des embâcles sous les ouvrages, ainsi que par des phénomènes de divagation et d’affouillements entraînant potentiellement des dommages au-delà du seul risque d’inondation.

Lorsque le volume de matériaux dépasse la quantité d’eau (> 50 % de matière solide, < 50 % d’eau), on parle de lave torrentielle : l’écoulement n’est alors plus liquide mais visqueux. Ce type de phénomène est particulièrement dévastateur, des blocs de plusieurs tonnes pouvant alors être transportés. Les inondations de plaine Elles sont la conséquence d’une montée généralement lente des eaux liée au débordement d’un cours d’eau dans les vallées larges avec peu de pente. Ce type d’inondation est caractérisé par des vitesses assez faibles mais des durées pouvant aller jusqu’à plusieurs jours.

Le ruissellement pluvial

Il est provoqué par l’imperméabilisation des sols en milieu urbain / péri-urbain et par les pratiques culturales limitant l’infiltration des précipitations. Ce phénomène provoque généralement l’inondation de secteurs en dehors des lits majeurs des cours d’eau et entraîne la terre des champs donnant rapidement lieu à un écoulement fort boueux. La nature des sols et la topographie constituent aussi des facteurs aggravants.

Les remontées de nappe phréatique

Elles font suite à la saturation du sous-sol en eau. Ce sont surtout les régions où les sous-sols sont formés de dépôts alluvionnaires (fonds de vallées, pieds de versants...) qui sont concernées par ce type d’inondation, généralement après des pluies récurrentes sur une courte période. La cinétique de ce phénomène est assez lente.

Les conséquences sur les personnes et les biens

La mise en danger d’une personne située en zone inondable survient surtout lorsque les délais d’alerte et d’évacuation sont trop courts ou inexistants pour des crues rapides ou torrentielles. Dans toute zone urbanisée, le danger est d’être emporté ou noyé, mais aussi d’être isolé sur des îlots coupés de tout accès.

Concernant les biens, les inondations torrentielles et, dans une moindre mesure, le ruissellement pluvial, sont les manifestations les plus destructrices puisque leurs flots emportent et fracassent les matériaux et matériels non arrimés. Les inondations lentes posent également des soucis sur le mobilier et les menuiseries laissés dans l’eau plusieurs heures, ainsi que sur les machines puisque le dépôt de boue et de sédiments accompagne généralement le départ de ces eaux. L’inondation peut provoquer la destruction de cultures dans les zones agricoles et mettre en danger le bétail dans les pâtures. Les crues des rivières torrentielles et des torrents peuvent également générer des dommages voire des victimes par les phénomènes d’affouillement des assises des infrastructures et des bâtiments à proximité des axes d’écoulement, sans qu’il y ait nécessairement inondation.

L’interruption des communications peut avoir pour sa part de graves conséquences lorsqu’elle empêche l’intervention des secours. Si les dommages aux biens touchent essentiellement les biens mobiliers et immobiliers, on estime cependant que les dommages indirects (perte d’activité, chômage technique...) sont souvent plus importants que les dommages directs.

Enfin, les dégâts au milieu naturel sont dus à l’érosion et aux dépôts de matériaux, aux déplacements du lit ordinaire... Lorsque des zones industrielles sont situées en zone inondable, une pollution ou un accident technologique peuvent s’ajouter à l’inondation.