Qu’est-ce que le risque feux de forêt ?

Mis à jour le 06/03/2023
On parle de feu de forêt dès lors qu’un feu concerne une surface minimale d’un demi hectare d’un seul tenant et qu’une partie au moins des étages arbustifs et/ou arborés (parties hautes) est détruite. On étend la notion de feu de forêt aux incendies concernant des formations subforestières de petite taille : le maquis, la garrigue et les landes.

Pour se déclencher et se propager, le feu a besoin des trois conditions suivantes :

  • une source d’énergie, de chaleur, de mise à feu (flamme, étincelle, foudre) : très souvent l’homme est à l’origine des feux de forêt par imprudence (travaux agricoles et forestiers, mégots, barbecues, dépôts d’ordures), accident ou malveillance,
  • un apport d’oxygène, un comburant : le vent qui active la combustion et favorise la dispersion d’éléments incandescents lors d’un incendie,
  • un combustible (végétation) : le risque de feu est lié à l’état de la forêt (sécheresse, disposition des différentes strates, état d’entretien, densité, teneur en eau...) et à l’essence forestière en jeu (chênes, conifères...). 

La période de l’année la plus propice aux feux de forêt est généralement l’été, car aux effets conjugués de la sécheresse et d’une faible teneur en eau des sols, vient s’ajouter la fréquentation importante des bois. Mais les feux peuvent également survenir au printemps lorsque les précipitations hivernales ont cessé mais que la végétation nouvelle de sous-bois (fougères) n’a pas encore éclos.

La sensibilité au feu varie en fonction de la nature de formation végétale. Ainsi les résineux, par exemple sont considérés plus inflammables l’été que les taillis de feuillus. De même la structure du peuplement est aussi importante ; la continuité verticale et horizontale du couvert végétal joue un rôle majeur en favorisant la propagation du feu.

Température, humidité de l’air, vitesse du vent, ensoleillement, précipitations, teneur en eau des sols influencent la capacité d’inflammation et la propagation du feu.

Le relief joue aussi un rôle essentiel dans le comportement du feu :

  • dans les montées, la progression du feu est plus rapide ;
  • à la crête, les éléments incandescents se dispersent ;
  • en descendant, la progression du feu est moins rapide.

De fait, au-delà des conditions naturelles imposées par la géographie (relief) ou le climat (sécheresse), l’action de l’homme (entretien de l’espace, pénétration dans les boisements, points d’eau, délais d’alerte, moyens d’intervention) joue un rôle déterminant dans le développement que peut prendre l’événement.

Les différents types de feux de forêt

Un feu de forêt peut prendre différentes formes selon les caractéristiques de la végétation et les conditions climatiques dans lesquelles il se développe :

  • les feux de sol brûlent la matière organique contenue dans la litière, l’humus ou les tourbières. Leur vitesse de propagation est faible ;
  • es feux de surface brûlent les strates basses de la végétation, c’est-à-dire la partie supérieure de la litière, la strate herbacée et les ligneux bas. Ils se propagent en général par rayonnement et affectent la garrigue ou les landes, parfois à vitesse rapide selon le vent et le relief ;
  • les feux de cimes brûlent la partie supérieure des arbres (ligneux hauts) et forment une couronne de feu. Ils libèrent en général de grandes quantités d’énergie et leur vitesse de propagation est très élevée. Ils sont d’autant plus intenses et difficiles à contrôler que le vent est fort.

Les conséquences sur les personnes et les biens

Bien que les incendies de forêt soient beaucoup moins meurtriers que la plupart des catastrophes naturelles, ils n’en restent pas moins très coûteux en termes d’impact humain, économique, matériel et environnemental.

Le mitage, qui correspond à une présence diffuse d’habitations en zones forestières, accroît la vulnérabilité des populations face à l’aléa feu de forêt. De même, la diminution des distances entre les zones d’habitat et les zones de forêts limite les zones tampon à de faibles périmètres, insuffisants pour stopper la propagation d’un feu.

La destruction d’habitations, de zones d’activités économiques et industrielles, ainsi que des réseaux de communication, induit généralement un coût important et des pertes d’exploitation.

L’impact environnemental d’un feu est également considérable en termes de biodiversité (faune et flore habituelles des zones boisées). Aux conséquences immédiates, telles que les disparitions et les modifications de paysage, viennent s’ajouter des conséquences à plus long terme, notamment concernant la reconstitution des biotopes, la perte de qualité des sols et le risque important d’érosion, consécutif à l’augmentation du ruissellement sur un sol dénudé. Les atteintes aux hommes sont rares, mais les acteurs de la lutte (sapeurs-pompiers, pilotes...) sont parfois impactés.

photo SDIS 74