La prévention et les mesures prises face aux avalanches

Mis à jour le 15/03/2023

La connaissance du risque

Les études réalisées dans le cadre des plans de prévention des risques naturels (PPRn)

La connaissance du risque avalanche s’appuie en partie sur des études géomorphologiques dont celles réalisées dans le cadre des plans de prévention des risques naturels (PPRn).

Dans ce cadre, une cartographie des zones d’aléa a été réalisée au 1/10 000e et a servi à l’élaboration des cartes de zonage réglementaire des risques s’imposant aux documents d’urbanisme en termes de réglementation de l’occupation et de l’utilisation des sols.

Les plans de prévention des risques naturels (PPRn) prennent en compte l'aléa avalanche. Les zones rouges sont inconstructibles et les zones bleues sont constructibles sous réserve du respect de certaines prescriptions. Les mesures constructives visent à augmenter la résistance des constructions à la poussée de la neige. Elles peuvent porter sur l'architecture du bâtiment ou les matériaux de construction utilisés : réduction des ouvertures, renforcement des façades par exemples. Il est recommandé aux particuliers de faire appel à des professionnels pour toute construction en zone d'avalanche. En complément des zones rouges et bleues définies pour une avalanche de référence centennale, les PPRn identifient également des zones jaunes d'avalanche de référence exceptionnelle (ARE) qui correspondent à l'emprise d'un événement d'une période de retour de l'ordre de 300 ans. En plus de la gestion de l'urbanisation, ces éléments sont utiles à la commune pour l'élaboration de son plan communal de sauvegarde (PCS).

En Haute-Savoie, de nombreuses communes font l’objet d’un PPR traitant du risque avalanche.

Voir notre rubrique données communale : aléas et PPRn

La carte de localisation des phénomènes d’avalanches (CLPA)

Établie à la suite de la catastrophe du Val d’Isère en 1970, la carte de localisation probable des avalanches aujourd’hui devenue carte de localisation des phénomènes d’avalanches (CLPA) couvre 860.000ha en 2012 en France. C’est une carte-inventaire au 1/25000e des limites maximales atteintes par le phénomène. Elle est réalisée par l’INRAE et l’ONF-RTM, pour le compte du ministère en charge de l’écologie. Elle concerne sur le département les massifs du Mont-Blanc, du Haut-Giffre, du Chablais et des Aravis. Elle est consultable sur www.avalanches.fr.

L’enquête permanente des avalanches (EPA) recense elle, tous les événements produits sur un site (date, type d’avalanche, nature des dégâts...). Elle a été mise en place à la fin du 19ème siècle. Sur les 4000 couloirs suivis en France par les agents de l’ONF, 682 sites sont dans le département. Ces enquêtes sont aussi consultables sur www.avalanches.fr.

La prise en compte réglementaire du risque est réalisée à travers les plans de prévention des risques (PPRn) annexés aux POS ou PLU.

La prise en compte du risque dans l’aménagement

Plusieurs outils permettent de prendre en compte le risque avalanche dans l’aménagement du territoire.

Les documents d’urbanisme

Le Code de l’urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d’urbanisme. Ainsi, selon l’article L.121-1 du Code de l’urbanisme, les schémas de cohérence territoriale (SCoT), les plans locaux d’urbanisme (PLU) et les cartes communales déterminent les conditions permettant d’assurer, dans le respect des objectifs du développement durable [...] : la prévention des risques naturels prévisibles [...].

Comme évoqué précédemment, le cas échéant, le PPRn s’impose au PLU. Les préconisations et recommandations du PPRn sont également prises en compte dans le cadre de l’élaboration des ScoT. En effet, les PLU et les SCoT intègrent l’ensemble des connaissances disponibles sur le risque avalanche.

Les plans de prévention des risques naturels (PPRn)

Les PPRn, établis par l'État, définissent des zones réglementaires interdisant la construction ou l'autorisant, sous conditions, appelées prescriptions. Leurs prescriptions ont une valeur réglementaire, valant servitude d’utilité publique et sont annexées aux documents d'urbanisme tel que le plan local d'urbanisme (PLU).

En Haute-Savoie, de nombreuse communes sont couvertes par un PPRn traitant du risque avalanche.

Les mesures de protection

Plusieurs mesures de protection sont connues pour lutter contre les avalanches :

  • Dans la zone de départ de l’avalanche, ouvrages empêchant le départ des avalanches : filets, râteliers, claies, barrières à vent, plantations, banquettes.
  • Dans les zones d’écoulement et d’arrêt, ouvrages de déviation (merlon de détournement, "tourne"), de freinage ou d’arrêt (paravalanches : digues,  remblais…), galeries paravalanches protégeant les routes. Ces installations permanentes ont pour but d’empêcher l’avalanche d’atteindre les enjeux exposés.
  • Déclenchement artificiel, à l’aide d’explosifs, de petites avalanches avec purges par explosion des zones de départ afin d’éviter l’accumulation d’une couche de neige importante pouvant produire une avalanche majeure. Cela s’effectue dans le cadre d’un plan d’intervention pour le déclenchement des avalanches (PIDA) de station, mis en œuvre par des spécialistes sous la responsabilité du maire ou du préfet. Le déclenchement est géré par des professionnels qui ferment les pistes et déclenchent les avalanches. Des PIDA sont ainsi effectués sur la plupart des domaines skiables du département.

Des PIDA concernent également 16 secteurs du réseau routier départemental :

  • RD106 à Arâches-la-Frasse (3 secteurs),
  • RD160 à Manigod,
  • RD307 à Taninges,
  • RD308 à Mieussy,
  • RD308 à Taninges (2 secteurs),
  • RD328 à Taninges,
  • RD358 à Samoëns,
  • RD907 à Sixt-Fer-à-Cheval,
  • RD909 à La Clusaz,
  • RD1506 à Chamonix (2 secteurs),
  • RD1506 à Vallorcine (2 secteurs).

L’entrée du tunnel du Mont-Blanc coté français est également concernée par un PIDA activé régulièrement chaque hiver.

Voir notre rubrique données communale : aléas et PPRN

L’information de la population

Quelques mesures simples permettant de réduire le risque sont préconisées auprès des collectivités et particuliers :

  • afficher dans tous les sites et locaux connus comme point de départ de randonnées ou d’accès aux pistes de ski alpin ou nordique, le plan du massif en identifiant les zones à risques (mairies, offices de tourisme, station de ski…) ;
  • sensibiliser les gestionnaires des domaines skiables à leur devoir d’information et de responsabilisation de leurs clients ;
  • faire appel  à un ou des professionnels pour encadrer une sortie avec des personnes sans expérience, ni connaissance particulière de la montagne enneigée.
Voir notre rubrique information des acquéreurs et locataires (IAL)

La prévision du risque

En ce qui concerne la prévision, Météo-France (Chamonix) collecte les informations météorologiques et les diffuse par bulletin sur répondeur. De même, des bulletins d’alerte pour le risque d’avalanche sont diffusés tous les jours aux stations de ski et aux communes exposées.  Des sondages battages du manteau neigeux sont assurés par les professionnels de la neige dans la plupart des stations de ski.

Les communes exposées au risque

Une commune est classée en différents niveaux de risque avalanche selon les critères suivants :

  • Existant : aléa avalanche existant sur la commune ;
  • Important : commune couverte par un PPRn pour ce risque ;
  • Significatif : commune couverte par un PPRn pour ce risque et avec au moins un arrêté de catastrophe naturelle pour ce phénomène.
Les consignes individuelles de sécurité spécifiques
Avant

Si l’on est en ski de pistes, ne pas quitter les pistes ouvertes, damées et balisées en période dangereuse.    

Avant de sortir en montagne :  

  • se tenir informé des conditions météorologiques et des zones dangereuses,
  • s’équiper d’un DVA détecteur de victime d’avalanche, dʼune pelle et dʼune sonde,
  • indiquer son itinéraire et son heure de retour (éviter de partir seul).

Si on a à franchir une zone douteuse :

  • détecter les zones à risques et les éléments aggravants de terrain (ruisseau, ravin),
  • mettre un foulard sur la bouche,
  • traverser un à un, puis s’abriter en zone sûre,
  • ne pas céder à l’euphorie en groupe.
risque avalanche : idées fausses et bons réflexes
Pendant
  • Tenter de fuir latéralement.
  • Se débarrasser des bâtons et du sac.
  • Fermer la bouche et protéger les voies respiratoires pour éviter à tout prix de remplir ses poumons de neige.
  • Essayer de se cramponner à tout obstacle pour éviter d’être emporté.
  • Essayer de se maintenir à la surface par de grands mouvements de natation.
Après
  • Ne pas s’essouffler en criant, pour tenter de se faire entendre, émettre des sons brefs et aigus (utiliser un sifflet).
  • Faire le maximum d’efforts pour se dégager quand on sent que l’avalanche va s’arrêter ; au moment de l’arrêt, si l’ensevelissement est total, s’efforcer de créer une poche en exécutant une détente énergique ; puis ne plus bouger pour économiser l’air.