Le risque avalanche dans le département

Mis à jour le 06/03/2023
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© Avalanche à Novel en 2012

Le contexte topographique et climatique

La Haute-Savoie est un département de haute montagne avec une altitude moyenne de 1200 m.

Près de 87% de la surface départementale est classée en montagne, dont plus d'un tiers en zone de haute montagne. On retrouve un étage nival (au dessus de 2500-2800 m) particulièrement étendu avec de larges bassins glaciaires.

Les vallées habitées viennent s’avancer loin dans ce relief avec notamment la vallée de l’Arve, dominée par des versants très raides.

Avec son climat montagnard, la Haute-Savoie reçoit en hiver d’abondantes précipitations : Annecy comme Chamonix reçoivent en moyenne plus de 1200 mm de précipitations sur l’année. Avec sa forte empreinte sur le territoire, le relief joue un rôle déterminant dans la climatologie et l’enneigement du département. Ce dernier est l’un des plus importants en France (avec le Jura et les Vosges).

Depuis l'hiver 1999-2000, le bulletin d'estimation du risque d'avalanche (BERA) a été au niveau maximal (niveau 5 sur 5) :     

  • 18 journées sur le massif du Mont-Blanc,
  • 16 journées sur les Aravis,
  • 15 journées sur le Chablais.

Les avalanches marquantes dans le département

En Haute-Savoie, l’événement le plus marquant est sans conteste l’avalanche de Montroc (Chamonix-Mont-Blanc) le 9 février 1999 : suite aux chutes de neige exceptionnelles de février 1999, une avalanche se déclenche de la montagne de Péclerey à Argentière et vient frapper le hameau de Montroc. 17 chalets sont détruits, une trentaine de personnes seront sauvées mais l'on déplore 12 morts.

Quelques autres évènement plus récents :    

  • Août 2008 : 8 alpinistes décèdent suite à une avalanche déclenchée par une rupture de sérac sur le Mont-Blanc du Tacul,
  • Juillet 2012 : 9 alpinistes décèdent sur les pentes du Mont-Maudit, sur la voie d’accès au Mont-Blanc ;
  • Décembre 2012 :  12 habitants sont évacués du hameau de la Planche (Novel) pendant quelques jours suite à un fort risque d'avalanche avant que la situation ne se stabilise naturellement ;
  • Janvier 2013  lors d'un redoux précédé de fortes chutes de neige, 2 pylônes de téléski sont renversés par une avalanche de neige humide au Veleray (Les Contamines-Montjoie) ;
  • Janvier 2018 : de fortes pluies sur le manteau neigeux provoquent une coulée de neige humide qui détruit un vieux chalet aux Fours (Thônes). Un arrêté de catastrophe naturelle a été pris ;
  • Janvier 2018 : une avalanche partie de très haut (> 3 300 m) détruit un pylône de la ligne haute tension et couche une centaine de m² de bois au Bourgeat (Les Houches). Un arrêté de catastrophe naturelle a été pris ;
  • Décembre 2021 : une grosse avalanche détruit une canalisation d'eau potable dans la Combe d'Armancette (Les Contamines-Montjoie, Saint-Gervais-les-Bains) et plâtre des habitations - sans dégâts - sur les hameaux du Cognon, des Loyers et du Nivorin.

Le nombre d’accidents mortels dus aux avalanches en Haute-Savoie est de 57 sur les 12 derniers hivers. La majorité de ces décès sont liés à des évolutions en montagne à ski de randonnée (26) ou en alpinisme (17) (source ANENA - Association Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches).

Les enjeux

Même si le changement climatique amène à constater depuis les années 1950 (début des mesures météorologiques) une augmentation des températures moyennes hivernales, printanières et estivales, et une baisse des cumuls de neige, les avalanches restent des catastrophes très prégnantes dans le département.

Il est concerné par tous les types d’avalanches, à savoir les avalanches en aérosol, de plaques ou de neige humide.

L’exposition au risque avalanche sur le département est principalement liée :    

  • à la pratique du ski hors piste et de randonnée compte tenu d’une fréquentation hivernale croissante. En station, le risque est géré par des professionnels qui ferment les pistes et déclenchent les avalanches à titre préventif (Plan d’Intervention et de Déclenchement des Avalanches - PIDA - sur la plupart des domaines skiables),
  • à la pratique de l’alpinisme y compris estival où compte tenu de l’altitude élevée du massif du Mont-Blanc, des conditions propices au déclenchement d’avalanches peuvent se retrouver toute l’année ;
  • à l’exposition de voies de communication, dans les massifs du Mont-blanc, des Aravis, du Haut-Giffre, des Aiguilles-Rouges et du Chablais.
  • à l’exposition d’habitations dans les vallées ou alpages d’altitude.

Si la plupart des évènements surviennent en milieu naturel provoqués ou non par le passage de skieurs ou de randonneurs, une des caractéristiques les plus redoutables est que ce risque peut toucher certaines zones urbanisées et pas uniquement dans les stations de sports d'hiver comme le rappellent les évènements tragiques de Montroc, en 1999.

Enfin, le risque avalanche est intimement lié aux conditions météorologiques, et si l’enneigement reste modéré ou moyen, les accidents peuvent être particulièrement peu fréquents, comme durant la saison 2021/2022.