La prévention et les mesures prises face au risque mouvement de terrain

Mis à jour le 06/03/2023

La connaissance du risque

L’analyse de la sismicité historique (à partir de témoignages et archives depuis 1000 ans), de la sismicité instrumentale (mesurée par des appareils) et l’identification des failles actives, permettent de définir l’aléa sismique d’une commune, c’est-à-dire l’ampleur des mouvements sismiques attendus sur une période de temps donnée (aléa probabiliste). Un zonage sismique de la France a ainsi été élaboré selon 5 zones (article D.563-8-1 du code de l’environnement). Ce classement est réalisé à l’échelle de la commune :

  • zone 1: (aléa très faible) accélération du sol < 0,7 m/s²,
  • zone 2 : (aléa faible) 0,7 m/s² ≤ accélération du sol < 1,1 m/s²,
  • zone 3 : (aléa modéré) 1,1 m/s² ≤ accélération du sol < 1,6 m/s²,
  • zone 4 : (aléa moyen) 1,6 m/s² ≤ accélération du sol < 3,0 m/s²,
  • zone 5 : (aléa fort) accélération du sol ≥ 3,0 m/s².

La surveillance et la prévision du risque

Sur le territoire métropolitain, plusieurs organismes sont acteurs de la surveillance sismique :

  • Le commissariat à l’énergie atomique (CEA) : via son département analyse, surveillance environnement (DASE), il est chargé de l’alerte sismique sur le territoire français. Il dispose pour cela d’un réseau national homogène. Chaque séisme de magnitude supérieure à 4 fait l’objet d’une diffusion d’information rapide auprès des autorités compétentes.
  • Le réseau national de surveillance sismique (RéNaSS) : fédération de réseaux régionaux universitaires, porté par l’institut national des sciences de l’univers (INSU-CNRS), il a pour objectifs majeurs la connaissance de l’aléa sismique et des structures profondes.
  • Le réseau accélérométrique Permanent (RAP) : réseau national porté par l’INSU et le ministère en charge de l’environnement, il vise à fournir des enregistrements et des méthodes de calcul permettant de mieux comprendre le mouvement du sol en cas de séisme et la réponse des ouvrages de génie civil à ce mouvement.
  • Le récent, RESIF, Réseau Sismologique et géodésique Français, vise à regrouper en un consortium tous ces acteurs, de sorte à les fédérer autour d’objectifs communs.
  • Le bureau central sismologique français (BCSF) a pour mission de collecter les observations sismologiques relatives à la France et de faciliter leur diffusion. C’est en particulier lui qui est chargé des enquêtes macrosismiques (publication, collecte, dépouillement et interprétation) basées sur les témoignages et l’expertise des dégâts éventuels après un séisme. 

La prévention

Parmi les mesures prises ou à prendre pour réduire la vulnérabilité des enjeux (mitigation), on peut citer :

Les mesures collectives

La réduction de la vulnérabilité des bâtiments et infrastructures existants : diagnostic puis renforcement parasismique, consolidation des structures, réhabilitation ou démolition et reconstruction.

La construction parasismique : le zonage sismique de la France impose l’application de règles parasismiques pour les constructions neuves situées en zone de sismicité (cf. ci-dessous). Ces règles sont définies dans l’EUROCODE 8 et ont pour but d’assurer la protection des personnes et des biens contre les effets des secousses sismiques. Elles définissent les conditions auxquelles doivent satisfaire les constructions nouvelles pour atteindre ce but.

Ainsi, en zone de sismicité 1 (très faible), il n’y a pas de prescription parasismique particulière. En zone 2 (faible) seuls les bâtiments à risque élevé ou nécessaire à la gestion de crise  sont concernés et à partir de la zone 3 (modérée) , les maisons individuelles sont également concernés par la réglementation parasismique.

En cas de secousse « nominale », c’est-à-dire avec une intensité théorique maximale fixée selon chaque zone, la construction peut subir des dommages irréparables, mais elle ne doit pas s’effondrer sur ses occupants.

En cas de secousse plus modérée, l’application des dispositions définies dans les règles parasismiques doit aussi permettre de limiter les destructions et, ainsi, les pertes économiques. Ces règles sont applicables depuis 1997 à tout type de construction, avec effet rétroactif pour les installations classées, l’industrie nucléaire et les barrages.

Les grandes lignes de ces règles de construction parasismique sont :

  • la prise en compte de la nature du sol,
  • la qualité des matériaux utilisés,
  • la conception générale de l’ouvrage (qui doit allier résistance et déformabilité),
  • l’assemblage des différents éléments qui composent le bâtiment (chaînages),
  • la bonne exécution des travaux.

Les mesures individuelles L’évaluation de la vulnérabilité d’une maison déjà construite et son renforcement consiste à :    

  • déterminer le mode de construction (maçonnerie en pierres, béton, ...),
  • examiner la conception de la structure,
  • réunir le maximum de données relatives au sol et au site.

Pour plus d’informations sur cette démarche et sur les suites à donner une fois identifiés les points faibles de votre bâtiment : consulter www.georisques.gouv.fr

La construction parasismique, avec pour grands principes :    

  • fondations reliées entre elles,
  • liaison fondations-bâtiment,
  • chaînages verticaux et horizontaux avec liaison continue,
  • encadrement des ouvertures (portes, fenêtres),
  • murs de refend,
  • panneaux rigides,
  • fixation de la charpente aux chaînages,
  • triangulation de la charpente,
  • chaînage sur les rampants,
  • toiture rigide.

Le respect des règles de construction parasismique ou le renforcement de sa maison permettent d’assurer au mieux la protection des personnes et des biens contre les effets des secousses sismiques.

L’adaptation des équipements de la maison au séisme, avec par exemple :    

  • renforcer l’accroche de la cheminée et l’antenne de TV sur la toiture,
  • accrocher les meubles lourds et volumineux aux murs,
  • accrocher solidement miroirs, tableaux...
  • empêcher les équipements lourds de glisser ou tomber du bureau (ordinateurs, TV, hifi, imprimante...),
  • ancrer solidement tout l’équipement de sa cuisine,
  • accrocher solidement le chauffe-eau,
  • enterrer au maximum ou accrocher solidement les canalisations de gaz et les cuves ou réserves,
  • installer des flexibles à la place des tuyaux d’arrivée d’eau et de gaz et d’évacuation.

L’application des règles de construction parasismique : lors de la demande du permis de construire pour les bâtiments où la mission Plan Séisme est obligatoire, une attestation établie par le contrôleur technique doit être fournie. Elle spécifie que le contrôleur a bien fait connaître au maître d’ouvrage son avis sur la prise en compte des règles parasismiques au niveau de la conception du bâtiment.

A l’issue de l’achèvement des travaux, le maître d’ouvrage doit fournir une nouvelle attestation stipulant qu’il a tenu compte des avis formulés par le contrôleur technique sur le respect des règles parasismiques.

Les décrets du 22 octobre 2010 et la circulaire du 2 mars 2011 relatifs à la prévention du risque sismique définissent notamment les règles de construction parasismique ainsi que les modalités de l’information préventive des populations.

L’organisation des secours

Les dispositions du plan ORSEC peuvent être mises en œuvre si une commune est fortement impactée.

Au niveau communal, le maire peut déclencher le plan communal de sauvegarde (PCS) si celui-ci est élaboré dans la commune.

Les communes exposées au risque sismique

Une commune est classée en risque majeur sismique si elle est classée en zone de sismicité modéré (niveau 3) ou moyenne (niveau 4). 

En Haute-Savoie toutes les communes sont exposées au risque sismique.

Les consignes individuelles de sécurité spécifiques

Avant
  • Repérer les points de coupure du gaz, eau, électricité
  • Fixer les appareils et les meubles lourds
©

que faire en cas de séisme ?

Pendant
  • Rester où l’on est :
    • à l’intérieur : se mettre près d’un mur, une colonne porteuse ou sous des meubles solides, s’éloigner des fenêtres
    • à l’extérieur : ne pas rester sous des fils électriques ou sous ce qui peut s’effondrer (ponts, corniches, toitures, arbres, ...)
    • en voiture ou assimilé : s’arrêter et ne pas descendre avant la fin des secousses
  • Se protéger la tête avec les bras
  • Ne pas allumer de flamme
Après
  • Après la première secousse, se méfier des répliques : il peut y avoir d’autres secousses
  • Ne pas prendre les ascenseurs pour quitter un immeuble
  • Vérifier l’eau, l’électricité, le gaz : en cas de fuite de gaz, couper les compteurs, ouvrir les fenêtres et les portes, se sauver et prévenir les autorités
  • S’éloigner de tout ce qui peut s’effondrer et écouter la radio
  • Si l’on est bloqué sous des décombres, garder son calme et signaler sa présence en frappant sur l’objet le plus approprié (table, poutre, canalisation, ...)