En quête de liberté, de la guerre d’Espagne à la Haute-Savoie

Entre les 17 et 19 juillet 1936, une tentative de coup d’état échoue en Espagne face à la résistance armée des défenseurs de la république. Débute alors une guerre civile particulièrement violente qui engendre d’importants mouvements de population. Nombre d’espagnols seront contraints de quitter leur pays, souvent de manière provisoire, parfois de manière définitive.
Lors des exils successifs, la Haute-Savoie représentera toujours une terre d’accueil où nombre de familles espagnoles s’installeront définitivement.
Après la "retirada" et la défaite de 1940, les travailleurs espagnols regroupés dans les Groupements de travailleurs étrangers de Savigny, Epagny ou encore Doussard s’engageront dans la Résistance, suivant la devise qui les porte durant la guerre civile "mieux vaut mourir debout plutôt que de vivre à genoux".
Certains monteront au plateau des Glières et participeront aux combats dans les compagnies "Ebro" et "renfort Ebro". Ils prendront part à la libération du département puis aux combats en Maurienne.
Certains seront arrêtés, torturés, passant par les prisons lyonnaises de Montluc et de Saint Paul avant de rejoindre les camps de concentration tel que Mauthausen.

Les rescapés des Glières
Cette mémoire a laissé de profondes traces, individuelles et collectives, des traces espagnoles et françaises, dans le département de la Haute-Savoie. Des liens indéfectibles unissent les espagnols républicains et les hauts savoyards. Outre la participation active de ces exilés à la résistance et à la libération du département, Manuel Azaña, dernier président de la république espagnole envoie sa démission depuis la Haute-Savoie, à Collonges-sous-Salève. Ici, l’histoire locale se mêle intimement à l’histoire nationale et à l’histoire internationale.

Travail en montagne
Le département accueille également des enfants espagnols. Sous l’égide de la Croix rouge suisse, une "colonie" ouvre ses portes à Pringy en octobre 1940. Une autre, à Saint-Cergues, ouvre en septembre 1941. Chacune des deux accueille environ une soixantaine d’enfants. Faverges accueillera 50 enfants, le "home" de Cruseilles plus de 100 et la maison de Praz sur Arly, près de Megève, destinée plus spécialement aux tuberculeux hospitalisera plus de 50 enfants. Une pouponnière sera même aménagée à Annemasse.
Si en Espagne les mémoires de la guerre civile sont multiples, en Haute-Savoie, les monuments et plaques commémoratives en hommage aux républicains espagnols fleurissent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Monument en hommage aux résistants espagnols à Annecy
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