Qu’est-ce que le risque industriel ?

Mis à jour le 14/02/2024
Un risque industriel majeur est un événement accidentel se produisant sur un site industriel et entraînant des conséquences immédiates graves pour le personnel, les populations avoisinantes, les biens et/ou l’environnement.

Les générateurs de risques sont regroupés en deux familles :

  • les industries chimiques fabriquent des produits chimiques de base, des produits destinés à l’agroalimentaire (engrais stockés en silos par exemple), les produits pharmaceutiques et de consommation courante (eau de javel…) ;
  • les industries pétrochimiques produisent l’ensemble des produits dérivés du pétrole (essences, goudrons, gaz de pétrole liquéfié).

Tous ces établissements sont des établissements fixes qui produisent, utilisent ou stockent des produits répertoriés dans une nomenclature spécifique.

Les différents types de risque industriel

Les principales manifestations du risque industriel sont regroupées sous trois typologies d’effets qui peuvent se combiner :

  • les effets thermiques sont liés à une combustion d’un produit inflammable ou à une explosion ;
  • les effets mécaniques sont liés à une surpression, résultant d’une onde de choc (déflagration ou détonation), provoquée par une explosion. Celle-ci peut être issue d’un explosif, d’une réaction chimique violente, d’une combustion violente (combustion d’un gaz), d’une décompression brutale d’un gaz sous pression (explosion d’une bouteille d’air comprimé par exemple) ou de l’inflammation d’un nuage de poussières inflammables. Pour ces conséquences, les spécialistes calculent la surpression engendrée par l’explosion (par des équations mathématiques) afin de déterminer les effets associés (lésions aux tympans, poumons…) ;
  • les effets toxiques résultent de l’inhalation d’une substance chimique toxique (chlore, ammoniac...), suite à une fuite sur une installation. Les effets découlant de cette inhalation peuvent être, par exemple, un œdème du poumon ou une atteinte au système nerveux.

Suite à la catastrophe de SEVESO (Italie) en 1976 (diffusion d’un nuage de dioxine contaminant 1800 ha) et à l’explosion de l’usine AZF de Toulouse en 2001, la réglementation autour des installations industrielles s’est dotée de mesures très strictes à appliquer. En 1982, la Directive européenne 82/501/CEE, dite directive SEVESO 1, institue le classement SEVESO pour les établissements industriels au-delà d’un certain seuil de quantités et des types de produits dangereux qu’ils accueillent. Elle sera remplacée progressivement par la directive SEVESO 2, puis par la Directive SEVESO 3 transcrite dans le droit français par le décret n°2014-285 du 3 mars 2014 et en vigueur depuis le 1er juin 2015. Il existe deux classes SEVESO : Seuil Haut et Seuil Bas.

Les implications de cette directive sont :

  • une obligation pour les industriels de caractériser leurs activités, et de les déclarer auprès des services de l’État,
  • un recensement par l’État des établissements à risques,
  • la réalisation d’étude de danger par les industriels,
  • la mise en place d’une politique de prévention des accidents majeurs et de plans d’urgence interne et externe.

La loi n°2003-699 du 30 juillet 2003, dite loi Bachelot, institue le plan de prévention des risques technologiques (PPRt) dans les communes dotées d’installation classée SEVESO seuil haut. Celui-ci, à l’image d’un plan de prévention des risques naturels (PPRn), définit un zonage à risques ainsi que des mesures de prévention et de réduction du risque à appliquer au sein de celui-ci.

Risque industriel schéma

Les secteurs d’information sur les sols (SIS)

Les SIS recensent les terrains où la pollution avérée du sol justifie, notamment en cas de changement d’usage, la réalisation d’études de sols et sa prise en compte dans les projets d’aménagement. Pour être répertorié en SIS, un terrain doit donc avoir fait l’objet d’investigations spécifiques démontrant la présence de pollution dans les sols.

Les terrains pollués visés par les SIS sont issus de plusieurs sources et bases de données (inventaires) gérées par différents ministères, établissements publics, services de l’État ou collectivités. Les terrains sont ainsi répertoriés en SIS lorsque les informations contenues dans ces sources et bases de données font état d’une pollution des sols avérée.

Les anciens sites industriels sur lesquels une activité potentiellement polluante aurait été exercée (sites issus de BASIAS, base des inventaires historiques des sites industriels et activités de services) ne sont pas automatiquement en SIS. En effet, BASIAS recense les sites industriels susceptibles d’avoir engendré une pollution.

Ces sites ne présentent donc pas nécessairement de pollution avérée. La condition nécessaire et suffisante pour répertorier un terrain en SIS est l’existence d’une pollution résiduelle, quand bien même cette pollution aura été gérée par des mesures constructives (vides sanitaires, enrobés…).

Voir notre rubrique sur SIS et SUP

Les conséquences sur les personnes et les biens

Les conséquences humaines

Des personnes physiques peuvent être directement ou indirectement exposées aux conséquences d’un accident industriel. Elles peuvent se trouver dans un lieu public, à leur domicile ou sur leur lieu de travail. Le risque pour ces personnes peut aller de la blessure légère au décès.

Les conséquences économiques

Un accident industriel majeur peut altérer l’outil économique d’une zone. Les entreprises, les routes ou les voies de chemin de fer voisines du lieu de l’accident peuvent être détruites ou gravement endommagées. Dans ce cas, les conséquences économiques peuvent être désastreuses.

Les conséquences environnementales

Un accident industriel peut avoir des répercussions importantes sur les écosystèmes. On peut assister à une destruction partielle ou totale de la faune et de la flore. Les conséquences d’un accident peuvent également avoir un impact sanitaire (pollution des nappes phréatiques par exemple) et, par voie de conséquence, un effet sur l’homme. On parlera alors d’un "effet différé".